Le parc de la Gatineau est un incontournable dans la région de la capitale nationale, et il est très, très populaire à l’automne. L’une des meilleures façons pour éviter la foule est de visiter certains des secteurs les moins fréquentés du parc, et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me diriger vers le secteur du lac Philippe pour parcourir un sentier pour la première fois : celui menant à la caverne et au lac Lusk.
J’ai déjà visité ce secteur en hiver, pour faire le tour du lac Philippe en raquettes, mais je m’étais promis d’y revenir à une autre saison, entre autres parce qu’il y avait longtemps que je voulais voir la caverne Lusk, un incontournable du parc. J’ai choisi de suivre un parcours de 11 kilomètres qui me ferait passer par la caverne, mais aussi par le lac Lusk.
En arrivant au stationnement de la plage Parent, le point de départ de ma randonnée, je me suis rendue compte qu’une autre des façons d’éviter la foule au parc de la Gatineau était d’y venir une journée où la météo était maussade. Il pleuvait à boire debout à mon arrivée au parc, mais le stationnement était complètement vide.
Lac Philippe
Ma randonnée a donc commencé à partir de la plage Parent, à partir de laquelle j’ai suivi le sentier suivant la rive du lac Philippe. Sous la pluie d’automne, le lac était plutôt maussade, mais il restait impressionnant. Après tout, il s’agit d’un des plus grands lacs du parc de la Gatineau.
Ce sentier, le sentier 50, m’était familier puisque j’en ai suivi une partie lors de ma randonnée en raquettes autour du lac l’an dernier. Il passe près des terrains de camping (fermés cette année en raison de travaux) et suit de près la rive du lac. Il comporte quelques sections un peu plus rocheuses, mais il est majoritairement facile à suivre. Et même sous le ciel gris, les couleurs d’automne y étaient magnifiques.
Caverne Lusk
Après avoir atteint l’extrémité sud du lac, j’ai quitté le sentier 50 pour suivre le sentier 54, qui me mènerait à la caverne Lusk. Cette fois, le sentier était un peu plus escarpé, mais on y trouvait quelques escaliers pour aider avec la montée dans la forêt. Il fallait juste faire attention parce que ceux-ci étaient un peu glissants sous la pluie.
Après environ 4 kilomètres de randonnée, je suis arrivée à un embranchement, et j’ai suivi les indications en direction de la caverne Lusk à laquelle je suis arrivée, environ 500 mètres plus loin. J’avais hâte d’enfin pouvoir la voir, après en avoir tant entendu parler!
La caverne est l’une des attractions populaires du parc de la Gatineau, et elle est aussi une incongruité géologique. Les cavernes de ce genre sont rares dans le Bouclier canadien, parce que la roche y est habituellement trop dure. Mais dans ce cas-ci, la roche contenait un amas de marbre qui a lentement été érodé par le ruisseau Lusk, formant une série de galeries sous terre.
Il est possible de traverser ces galeries, lorsque le niveau de l’eau y est sécuritaire et avec le bon équipement. À certains endroits dans la caverne, l’eau peut atteindre plus d’un mètre de haut. Il est donc préférable d’être équipé d’une lampe de poche, d’un casque protecteur et de souliers d’eau avant de s’y lancer.
À mon passage, le niveau de l’eau était quand même assez élevé et comme j’étais déjà mouillée de la tête aux pieds en raison de la pluie, j’ai décidé de passer mon tour pour la traversée de la caverne. Mais c’était quand même chouette de pouvoir la voir de près pour la première fois. J’y reviendrai peut-être l’été.
Lac Lusk
Je suis revenue sur mes pas jusqu’au sentier 54, que j’ai continué à suivre dans la forêt. Ça aurait été une randonnée agréable si ce n’était du fait que la pluie était vraiment abondante. Et avec toutes les feuilles tombées, il me fallait parfois faire attention à où je mettais les pieds, pour ne pas trébucher sur une racine ou une roche.
À cet endroit, j’ai aussi croisé des sections plus boueuses, et d’autres sections où l’eau recouvrait le sentier. Je commençais vraiment à avoir marre de la pluie, et quand j’ai croisé le sentier 73 (le sentier de la Caverne-Lusk) qui aurait pu me ramener directement au stationnement, j’ai presque décidé de laisser tomber ma randonnée pour aujourd’hui et de retourner vers ma voiture.
Mais j’ai continué à suivre le sentier 54, et bien que cette section m’a paru interminable, je suis éventuellement arrivée au lac Lusk, qui même sous la pluie battante, était bien joli avec ses couleurs d’automne.
Il paraît que le lac est nommé en l’honneur de Joseph Lusk, un pionnier irlandais qui a été un fermier prospère de la région au 19e siècle. À partir du lac Lusk s’écoule le ruisseau Lusk qui a creusé (et continue de creuser) la caverne, avant de poursuivre sa route jusqu’au lac Mousseau.
On trouve un relais de jour tout près du lac (le relais Lusk), mais pour l’atteindre, il m’aurait fallu faire un détour qui aurait rajouté 1 kilomètre à ma randonnée. En d’autres circonstances, j’y serais allée, mais comme la pluie continuait à s’abattre sans relâche, je me suis dépêchée à poursuivre ma randonnée.
Lac Renaud
Après le lac Lusk, le sentier devient plus large et plus plat (ce sentier devient un parcours de ski de fond l’hiver). Et malgré la pluie, j’ai encore une fois frappée par la beauté des couleurs automnales. En fait, à bien y penser, j’avais quand même de la chance : je pouvais profiter du parc de la Gatineau à moi toute seule, à un moment où il est particulièrement magnifique. Dans un parc aussi populaire, je ne crois pas que ça m’était déjà arrivé de ne pas croiser personne d’autres sur un sentier!
Alors qu’il me restait qu’une toute petite distance à parcourir avant de finalement atteindre le stationnement, j’ai fait un petit détour pour passer devant le lac Renaud. C’est qu’à cet endroit, on trouve un relais (le relais Renaud), et que j’avais vraiment envie de m’y arrêter pour me réchauffer et prendre une pause de la pluie.
Cette petite pause m’a permis de reprendre un peu d’énergie et de courage pour aller affronter la pluie pour la dernière partie de la randonnée! À partir du relais Renaud, j’ai suivi presque en courant le sentier 55 qui allait me ramener à mon point de départ. J’ai presque crié de joie quand j’ai atteint ma voiture, dans laquelle je suis allée me réfugier, complètement trempée.
En tout, j’ai parcouru 11,6 kilomètres, avec un dénivelé de 213 mètres. Le stationnement était encore désert quand je suis repartie. Mais vous savez quoi? Malgré la météo exécrable, je suis quand même contente d’avoir pu parcourir un autre sentier du parc de la Gatineau et d’avoir pu profiter un peu des couleurs d’automne!