De la mi-juin à la mi-juillet à chaque année, l’aire de conservation Purdon près de Lanark accueille un événement plutôt particulier : l’éclosion de milliers d’orchidées sauvages. Comme j’ai le projet de visiter toutes les aires de conservation de l’est ontarien, je me suis dit que cette semaine était le meilleur moment pour aller visiter celle de Purdon!
En fait, ça fait quelques années déjà que j’ai comme projet de visiter l’aire de conservation Purdon. L’endroit est particulièrement reconnu pour sa grande population d’orchidées, mais comme la période de floraison ne dure que trois courtes semaines, et que je suis souvent sur la route pour le travail à ce temps-ci de l’année, il aura finalement fallu qu’une pandémie mondiale ralentisse un peu mon rythme de vie pour que j’aie le temps de visiter l’endroit au bon moment.

Dès mon arrivée à l’aire de conservation, j’ai mis le cap sur la longue passerelle de bois qui passe au-dessus du fen dans lequel se trouve la colonie d’orchidées. Bien qu’on y trouve quelques espèces différentes, la vedette du site est la Showy Lady’s-Slipper, ou Cypripedium reginae, reconnue comme étant la plus grande espèce d’orchidée d’Amérique du Nord.
Dans les années 30, ce marais appartenait à un homme nommé Joe Purdon et un jour, en se promenant sur son terrain, il y a découvert une douzaine d’orchidées. Purdon s’est aussitôt mis à faire un peu de recherche sur ces grandes fleurs blanches et roses et sur ce dont elles avaient besoin pour survivre. Pendant cinquante ans, Purdon a mis en pratique différentes techniques de gestion du milieu humide pour permettre aux orchidées de se multiplier. Il a éclairci le fen et pollinisé les fleurs à la main. À sa mort en 1984, le site a été légué à l’organisme de conservation de Mississippi Valley. À partir de la douzaine d’orchidées du début, Purdon avait réussi à faire passer sa colonie à plus de 16 000 bulbes.
J’avais donc particulièrement hâte de voir ces fameuses orchidées, et j’ai été un peu déçue au début quand j’ai aperçu les premières, et que j’ai réalisé qu’elles n’étaient pas tout à fait en fleur… Moi qui avais attendu tout ce temps pour y venir au moment parfait, y étais-je venue trop tôt finalement?

Heureusement, quelques mètres plus loin, j’ai pu enfin voir une orchidée dans toute sa beauté. En observant le fen avec attention, j’ai pu apercevoir ça et là les tâches blanches et roses marquant la présence de la fameuse Showy Lady’s-Slipper. Je suis définitivement passée quelques jours trop tôt à l’aire de conservation Purdon (dans une semaine, elles seront des centaines à fleurir, plutôt que quelques dizaines), mais ça n’ôte en rien la beauté fragile de cette fleur sauvage rare.

Mais l’aire de conservation compte bien plus que des orchidées. En fait, j’ai beaucoup aimé les multiples tableaux d’interprétation décrivant les diverses espèces de plantes, d’arbres et de fleurs qu’on retrouve dans ce milieu humide. Je vous avoue, ça donne presque l’impression de se déplacer dans un jardin botanique sauvage.

En plus de la passerelle de bois qui fait environ 1 kilomètre, l’aire de conservation compte un autre sentier, celui-là de 1,5 kilomètre, qui suit une crête rocheuse. Le sentier (qui porte le nom de Ted Mosquin Highland Trail, en l’honneur du botaniste et écologiste Ted Mosquin) longe tout d’abord le lac Purdon avant de prendre un peu d’élévation et de suivre la crête rocheuse. Il n’est pas très long, mais comme les sentiers que j’ai empruntés dans les dernières semaines ont été plutôt plats, j’avoue que ça faisait du bien de me dégourdir les jambes sur un terrain un peu plus accidenté.

Fait intéressant, la passerelle de bois est accessible aux gens en chaise roulante ou à mobilité réduite. On retrouve aussi une plateforme d’observation qui donne une vue sur le lac, à laquelle il est facile d’accéder via une aire de stationnement (ou on un peut y monter depuis le sentier).

Et si vous vous cherchez une autre randonnée à faire à l’ouest d’Ottawa, l’organisme de conservation de Mississipi Valley gère aussi la très jolie aire de conservation de Morris Island à Ottawa, que j’ai visitée l’an dernier.
NOTE : Au moment d’écrire ces lignes, la pandémie de COVID-19 était encore en cours. L’organisme de conservation recommande le port du masque sur la passerelle de bois, comme celle-ci n’est pas assez grande pour permettre de garder la distance recommandée de 2 mètres. Pour connaître toutes les mesures (et avoir des mises à jour sur la floraison des orchidées), visitez le site web de l’endroit à: http://mvc.on.ca/places-to-see/purdon/
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