Vous avez déjà entendu parler du parc provincial Burnt Lands près d’Almonte, à l’ouest d’Ottawa? Si ça ne vous dit rien, ce n’est pas surprenant. En fait, je n’en avais jamais entendu parler non plus avant que la route vers l’aire de conservation Purdon m’y mène à passer devant. Ce parc est non-opérationnel, mais comme il s’agit d’une terre publique, il est quand même possible d’y faire de la randonnée.

Mais qu’est-ce qu’un parc provincial non-opérationnel? Un parc provincial non-opérationnel est un territoire provincial protégé mais sur lequel on ne retrouve aucune infrastructure de base, aucun centre de visiteurs, aucun stationnement et aucun personnel. Beaucoup protègent des cours d’eau, ainsi que la flore, la faune et les paysages géologiques rares. Il y en a plus d’une centaine à travers la province.
Avec un nom aussi évocateur que Burnt Lands (en français, Terres brûlées), j’avoue que ce parc provincial que je ne connaissais pas a piqué ma curiosité. J’ai donc décidé de voir si je pouvais l’explorer un peu, ce qui est plus facile à dire qu’à faire puisqu’il n’y a pas d’entrée officielle et peu d’information en ligne. En suivant les frontières du parc le long du chemin Golden Line, j’ai fini par y trouver une entrée et ce qui m’a semblé être un sentier. Je me suis donc enfoncée dans la forêt du parc provincial de Burnt Lands.

Le parc provincial protège un écosystème qu’on appelle alvar, un habitat naturel ouvert reposant sur des roches calcaires, avec une mince couche de sol et une végétation clairsemée. Cet habitat soutient une communauté de plantes et d’animaux rares, souvent typique des prairies. L’alvar entre Almonte et Ottawa est l’un des meilleurs exemples de ce type d’écosystème dans le sud de l’Ontario.

Et comme la couche de sol est plus mince sur un alvar, ces terres s’assèchent plus rapidement l’été et sont donc beaucoup plus propices aux feux de forêt. Elles prennent aussi beaucoup plus de temps à se regénérer. En 1870, un grand feu de forêt a balayé la région, détruisant des centaines de fermes et de terres et érodant encore plus la couche de sol. C’est ce qui a valu le nom à l’endroit.
Un feu de forêt plus récent (en 1999) a aussi eu lieu dans le secteur. Celui-là a laissé des traces qui sont encore bien visibles. C’est d’ailleurs à ça que m’a mené le sentier mystérieux que j’ai suivi dans la forêt. À une clairière où il est encore possible de voir les troncs brûlés et tordus laissés par l’incendie. Burnt Lands porte définitivement bien son nom.

Le sentier, qui avait été surtout en ligne droite depuis mon entrée dans le parc, a disparu dans la clarière. Il faut dire que le sol rocheux a rendu plus difficile de trouver les traces d’un sentier non-balisé. Comme la végétation des alvars est fragile, et comme je n’avais pas non plus envie de me perdre, je suis revenue sur mes pas. En tout, j’aurai marché près de deux kilomètres, aller-retour, dans le parc provincial. Juste assez pour me permettre d’apprécier cet écosystème particulier!

Il y a peut-être une meilleure façon d’explorer le parc provincial Burnt Lands. Selon mes recherches sur internet, il serait aussi possible de visiter le secteur au nord de March Road (alors que moi, j’étais dans le secteur sud), qui lui, a vraiment des allures de prairies. Mais certaines des terres du secteur sont privées, d’autres appartiennent au fédéral, donc renseignez-vous bien sur les frontières du parc provincial avant d’y aller. Et comme je l’ai écrit plus tôt, la végétation des alvars est fragile et rare, alors si vous y aller, restez sur les sentiers et ne laissez pas de traces!
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