Le printemps était dans l’air cette semaine. Il a fait doux, les températures étaient au-dessus de la normale saisonnière et la neige s’est mise à fondre rapidement. Il ne m’en fallait pas plus pour applaudir la fin de l’hiver.
Et comme dans ma tête le printemps était bel et bien arrivé, j’ai décidé d’aller faire une randonnée que j’avais prévu faire au printemps. J’ai mis le cap vers Luskville, en Outaouais, afin d’aller explorer le sentier de la Chute-de-Luskville dans le parc de la Gatineau.
Le stationnement encore fermé et enneigé aurait dû me donner une bonne indication que l’hiver n’était pas encore tout à fait terminé à Luskville. Mais la température était clémente, il n’y avait personne d’autre que moi sur le sentier et la neige donnait un petit je-ne-sais-quoi au paysage escarpé du parc.

La chute qui donne son nom au sentier est située à environ 250 mètres du stationnement. La chute, dont l’eau provient d’étangs plus haut sur l’escarpement, devient particulièrement impressionnante au printemps, lorsque ses eaux sont gonflées par la fonte des neiges. L’été, la chute devient un mince filet d’eau s’écoulant sur la paroi. L’hiver, elle est gelée.
Et comme le printemps n’est, évidemment, pas encore arrivé, la chute était encore pas mal gelée quand je suis passée. Même si j’entendais bien clairement le torrent de l’eau qui s’écoulait sous la glace.

C’est après la chute que la randonnée devient particulièrement intéressante. Le sentier gravit l’escarpement d’Eardley sur 300 mètres pour se rendre aux sommets de cette vieille chaîne de montagne. En chemin, deux belvédères offrent un beau point de vue sur la campagne environnante.

La montée vers le premier belvédère, le belvédère Lusk, n’a pas été trop mal, mais m’a donné un aperçu de ce qui m’attendait pour le reste du sentier. Le sentier, escarpé, doit être assez difficile l’été. L’hiver, alors que les pierres sont couvertes de glace et de neige, il devient un peu hasardeux. Du haut du belvédère Lusk, je pouvais apercevoir au loin ma petite voiture stationnée le long de la route et j’ai regretté y avoir laissé mes raquettes avec crampons.

J’ai vaguement considéré l’idée d’arrêter ma randonnée pour la journée et de rebrousser chemin. Mais je suis un peu têtue, et comme le sommet de la montagne et le belvédère Pontiac n’étaient qu’à 500 mètres, je me suis dit que je pouvais au moins me rendre jusque-là.
Mais plus le sentier progressait, plus il devenait difficile. J’imagine que le redoux de la semaine précédente a dû accélérer la fonte de la neige qui s’est ensuite solidifiée en une épaisse couche de glace. J’ai regretté amèrement ne pas avoir de crampons et aux endroits où le sentier devenait impraticable, je m’accrochais aux pierres et aux troncs d’arbres afin de pouvoir continuer ma montée.
Je suis finalement arrivée de peine et de misère au belvédère Pontiac, nommé ainsi puisqu’il offre une superbe vue sur la région du Pontiac. Au loin, il est aussi possible d’apercevoir la rivière des Outaouais.

Le sentier se poursuit ensuite sur un kilomètre pour se rendre à une vieille tour à feu. Mais après avoir chuté assez durement sur de la glace, je me suis dit à ce moment-là que continuer ma randonnée n’était pas seulement stupide, ça devenait aussi dangereux.
La descente n’a pas été facile. Imaginez descendre une pente abrupte couverte de glace. J’y suis finalement arrivée en prenant mon temps, mais je me suis jurée que je ne ferai plus jamais de randonnée l’hiver sans amener mes raquettes ou des crampons.

Je reviendrai lorsque le printemps sera véritablement arrivé. Ou à l’automne, lorsque la forêt se parera de mille couleurs.
Si vous avez envie d’une randonnée plus facile dans le parc de la Gatineau, allez voir les ruines de Carbide Willson ou faites le tour du lac Pink.
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