Je n’avais pas envie d’aller à Meisel Woods. En fait, ça fait plusieurs semaines que je reporte cette randonnée. Comme vous le savez peut-être, cette année je me suis donné comme défi de visiter toutes les aires de conservation de l’Est ontarien. Alors que j’ai visité toutes celles du bassin versant de la rivière Nation Sud cet été, j’en suis maintenant à explorer celles gérées par l’Office de protection de la vallée Rideau. Et l’une des dernières sur ma liste était l’aire de conservation Meisel Woods.
Le problème c’est que quand je regardais sur une carte, Meisel Woods me semblait loin. Plus de deux heures de route, dans un endroit qui me semblait au milieu de nulle part. Alors j’ai reporté ma visite. Pendant plusieurs semaines.
Avec la hausse des cas de Covid-19 au cours des derniers jours, j’ai décidé toutefois de recommencer à limiter mes randonnées à l’est ontarien et à fréquenter des endroits moins courus. Une randonnée à l’aire de conservation Meisel Woods me semblait donc appropriée.

L’aire de conservation Meisel Woods est la plus récente des aires de conservation de l’Office de protection de la vallée Rideau. Cette propriété de 130 acres a été offerte en 2000 par John Meisel afin qu’elle soit protégée. Elle est située autour du petit lac Beaver.
L’aire de conservation compte deux sentiers : l’un de 1,5 kilomètre situé à l’est du lac, l’autre de 3,5 kilomètres qui se rend sur la rive ouest du lac. Malheureusement, les deux sentiers ne se rejoignent pas pour former une boucle autour du lac. Il faut donc faire l’aller-retour.
Je ne sais pas pourquoi, j’ai décidé de commencer par le plus long sentier. Meisel Woods fait partie de la biosphère de l’Arche de Frontenac, une région granitique reconnue par l’UNESCO pour son importance pour la biodiversité. La forêt représente un exemple typique des forêts précambriennes que l’on retrouve dans cette région. Comme beaucoup de sites que j’ai visités dans l’Arche de Frontenac (le mont Foley ou Rock Dunder par exemple), Meisel Woods comprend un dénivelé qui n’est pas négligeable.

En fait, c’est ce qui m’a fait pardonner à l’aire de conservation Meisel Woods d’être située si loin. Je me suis bien amusée sur ses sentiers. La forêt est jolie sans être particulièrement remarquable, mais j’ai bien aimé les nombreuses descentes et montées du sentier. Le sentier plus long contourne le lac Beaver par le sud, passe sur une jolie passerelle et suit la rive ouest du lac.

Le sentier mène éventuellement à un belvédère donnant sur le lac, où on retrouve une table de pique-nique et un banc. L’endroit parfait pour prendre une pause.

Quand j’ai finalement atteint le bout du sentier du côté ouest du lac, il m’a malheureusement fallu revenir sur mes pas. Refaire les montées et descentes en sens inverse, retraverser la passerelle et repasser devant le terrain de stationnement, cette fois pour suivre l’autre sentier, celui du côté est.
Ce sentier est plus court et se termine par une boucle. J’ai hésité à suivre la boucle au complet au début (j’avais l’intention de me rendre jusqu’au deuxième belvédère puis de revenir sur mes pas), mais j’ai finalement décidé que tant qu’à avoir fait autant de route pour me rendre jusqu’ici, mieux valait suivre le sentier au complet. Je suis finalement contente de l’avoir fait. Le sentier prend un peu de hauteur jusqu’à atteindre un plateau rocheux du haut duquel il est possible de voir jusqu’au lac Crow. Je suis aussi passée par un endroit où on retrouvait plusieurs inukshuk, la preuve que je ne suis pas la première randonneuse à passer par là.

La boucle m’a finalement amenée vers un autre point de vue sur le lac, cette fois-ci une plateforme construite directement sur le lac Beaver. Le lac n’est pas très grand, mais il était particulièrement photogénique avec les couleurs d’automne.

Ma randonnée aller-retour sur les sentiers de Meisel Wood a totalisé près de 7 kilomètres. Est-ce que les deux heures de route pour m’y rendre valaient la peine? Peut-être pas. Est-ce que je suis contente de l’avoir fait? Oui! En fait, ça m’a permis de découvrir une région que je ne connaissais pas beaucoup, où on retrouve de nombreux lacs et quelques parcs provinciaux et où j’ai bien l’intention de revenir un jour!