Ça fait plus d’un mois que je suis revenue de Copenhague, un retour étrange qui m’a hantée pendant quelques jours. Plus d’un mois où mon rythme de vie s’est adapté à cette nouvelle réalité d’un monde en pleine pandémie. Plus d’un mois où mes escapades quotidiennes se sont limitées aux rues tranquilles de mon quartier à Casselman.
C’est fou ce qu’on s’habitue vite, même aux circonstances les plus étranges.
Il faut dire que quand on habite un village, le rythme de vie est un peu plus lent donc les différences d’avec la vie d’avant sont un peu moins marquées. L’impression de vivre un long dimanche après-midi qui s’éternise.

N’empêche, je suis étonnée de la rapidité avec laquelle on s’est habitué à notre nouveau quotidien. Les parcs barricadés, les commerces fermés et les files devant les épiceries ne m’apparaissent plus incongrus. Je ne m’étonne plus de voir les passants changer de trottoir lorsque je m’approche ou de voir des voisins discuter en respectant une frontière invisible de deux mètres.
Même les arcs-en-ciel qui se sont multipliés dans les fenêtres des maisons de mon voisinage font aujourd’hui partie intégrante du paysage. Une touche de couleur bienvenue dans un avril froid et gris.

Je devais être au Mexique présentement, après avoir passé une semaine à Vancouver. En fait, je devais passer la majorité des prochaines semaines sur la route. Si on m’avait dit en janvier que je ne voyagerais pas du tout au printemps et à l’été, j’en aurais été dévastée. Maintenant, je me compte simplement chanceuse les journées où il fait assez beau pour que je puisse enfourcher mon vélo et suivre le cours tranquille de la rivière Nation.
Comme je le disais, c’est fou ce qu’on s’habitue vite.
Il n’y aura sans doute pas de voyages à l’étranger au cours des prochains mois. Mais qu’importe. Tout ce qui compte présentement c’est la possibilité de revoir famille et amis, des températures plus clémentes, un avenir moins incertain.
Il y aura des jours moins gris. Ça va bien aller.
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