Après deux jours intenses de randonnée dans les Adirondacks, il ne me restait plus que deux montagnes à gravir afin de compléter le défi 6er de Saranac Lake : le mont Scarface et le mont Baker. J’avais comme but de faire ces deux dernières randonnées l’une après l’autre avant de prendre la route vers la maison.
Mais en me réveillant ce matin-là, j’ai tout de suite réalisé que je n’étais pas vraiment en forme. Mes jambes étaient encore éreintées des randonnées effectuées les deux jours précédents. J’avais un genou qui me semblait légèrement endolori et, surtout, je me sentais complètement vidée d’énergie. Je savais que je n’étais définitivement pas en état de faire les deux randonnées prévues.
Finalement, j’ai décidé que j’essaierais au moins de randonner jusqu’au sommet de Baker Mountain. Cette montagne est la plus petite et la plus accessible du défi. Le départ se fait à partir du centre-ville de Saranac Lake, donc ça me semblait une randonnée pas trop difficile et réalisable, malgré mon état.

La randonnée commence officiellement au parc Berkeley Green à Saranac Lake, à l’endroit même où se trouve la cloche du défi 6er (cloche que j’aurai officiellement le droit de sonner lorsque j’aurai terminé le défi!). Il faut absolument commencer sa randonnée au Berkeley Green si on souhaite que celle-ci s’inscrive dans le cadre du défi 6er. Une mesure que la municipalité a adoptée pour contrer les problèmes de stationnement dans le quartier résidentiel près de la montagne.
À partir du Berkeley Green, il faut marcher environ 1,6 kilomètre le long de chemins avant d’atteindre le début du sentier. Le ciel était un peu maussade et je me sentais encore fatiguée, mais cette marche facile le long de chemins pavés a aidé à délier mes jambes et à les préparer pour la vraie randonnée.
Puis je suis arrivée au début du sentier au bout de la Forest Hill Avenue, j’ai signé le registre et je me suis lancée dans la forêt en direction du mont Baker.

Comme je l’ai indiqué plus tôt, il s’agissait de ma cinquième montagne en trois jours (après les monts St. Regis, Ampersand, Haystack et McKenzie). J’étais fatiguée, mais je savais aussi maintenant à quoi m’attendre. J’étais donc prête à faire face à la montée, qui commence rapidement après le début du sentier. Cette montée n’est pas trop abrupte au départ, mais on y retrouvait plusieurs grosses pierres et le sentier était recouvert de feuilles mortes.
Après une première montée pas trop difficile, le sentier s’aplatit un peu pour offrir un peu de répit. C’est après que la vraie montée commence. Comme pour les autres montagnes, cette montée s’effectue parfois à même le cap rocheux de la montagne. Il y a quelques sections plus abruptes, et d’autres légèrement techniques, mais rien de trop difficile comparativement aux randonnées des jours d’avant.

En fait, je craignais surtout que la météo maussade se transforme en pluie. La montée à même les rochers aurait définitivement était rendue plus difficile si ceux-ci avaient été mouillés et glissants.
Je suis certaine qu’en de meilleures circonstances, j’aurais davantage apprécié cette randonnée. Mais j’étais fatiguée donc j’avais surtout hâte d’en finir. Heureusement, j’ai atteint le sommet en moins d’une heure. Une borne marque l’emplacement de celui-ci, et tout près, un espace entre les arbres offre un beau point de vue sur le paysage.

À 747 mètres d’altitude, le sommet du mont Baker offre une vue sur Saranac Lake, sur le mont McKenzie et sur les High Peaks, au loin. En regardant la silhouette particulière du mont McKenzie, avec ses multiples sommets, j’avais de la difficulté à croire que j’y étais montée la veille. Malgré ma fatigue, j’étais aussi fière de tout ce que j’avais accompli dans les derniers jours.

Le vent s’était levé et les nuages gris menaçaient d’éclater, alors j’ai décidé de ne pas traîner trop longtemps au sommet. J’ai entrepris la descente, en y allant un peu plus lentement qu’à l’habitude parce que mes pauvres genoux commençaient à être pas mal douloureux.
Je suis finalement revenue à Berkeley Green environ une heure plus tard. Ma randonnée a totalisé un peu plus de six kilomètres, avec un dénivelé positif de 289 mètres. J’avais atteint mon cinquième défi du sommet, mais je savais que d’essayer d’atteindre le sommet final du défi dans l’état où j’étais n’était pas possible.
J’ai donc sagement remis à une autre fois ma randonnée jusqu’au sommet du mont Scarface, j’ai dit aurevoir à Saranac Lake, et j’ai repris la route vers la maison. Ce n’est que partie remise. Je sais que je reviendrai un jour sonner la cloche des 6ers au Berkeley Green!

Sage décision! Photos magnifiques!
Merci! Pas la meilleure météo, mais la forêt était tout de même jolie! 🙂