J’ai toujours un peu de difficulté à trouver de la motivation pour sortir l’hiver. Je n’aime pas le froid et je trouve que les sentiers manquent un peu de couleur en hiver. Je me suis toutefois promis d’essayer de profiter le plus possible de cette saison cette année et j’ai commencé en allant faire une première randonnée hivernale à la forêt Limerick.
La forêt Limerick est située au sud de la petite ville de Kemptville, dans l’Est ontarien. Il s’agit d’une forêt communautaire, gérée par les Comtés Unis de Leeds et Grenville, et on y trouve plusieurs kilomètres de sentiers, de même qu’un centre d’interprétation sur la forêt.

C’est d’ailleurs à ce centre d’interprétation que je me suis rendue pour commencer ma randonnée. Il existe plusieurs points d’accès à la forêt, de même que plusieurs secteurs qui peuvent être explorés, mais ses sentiers les plus connus sont ceux qui sont accessibles à partir du stationnement du centre d’interprétation. Après avoir consulté la carte affichée près du stationnement, j’ai décidé que j’effectuerais une grande boucle qui me permettrait de couvrir la majorité des sentiers de ce secteur et je me suis enfin lancée dans la forêt.

La forêt Limerick a une histoire similaire à plusieurs autres forêts de l’Est ontarien. Les terres des environs ont tout d’abord été exploitées pour l’agriculture. C’est d’ailleurs un immigrant irlandais qui avait acheté 200 acres de terrain afin d’y établir une ferme qui a baptisé l’endroit Limerick, en l’honneur de sa ville d’origine en Irlande.
Mais les terres de cette région de l’Est ontarien étaient souvent trop marécageuses ou trop sablonneuses afin d’être cultivables et beaucoup ont éventuellement été abandonnées. En 1940, le gouvernement provincial et les Comtés Unis de Leeds et Grenville ont entrepris un vaste projet de reboisement de ces terres et c’est comme ça qu’est née la forêt Limerick.

Aujourd’hui, la forêt Limerick couvre 5782 hectares et comprend des plantations de conifères, des terres humides et des secteurs boisés mixtes. Les grands pins rouges de la forêt m’ont rappelé ceux de la forêt Larose dans Prescott et Russell et de la Pinède à Ottawa, deux autres forêts nées de grands projets de reboisement de terres arides.
Le tapis de neige est encore bien mince alors je n’ai pas eu besoin de mes raquettes pour cette première randonnée d’hiver. J’ai tout d’abord suivi le sentier Alf Campbell sous les grands pins, puis le sentier EOMF Memorial où on retrouve une plateforme d’observation donnant sur un vaste marais. Le marais a fait partie d’un projet de revitalisation des terres humides de Canards Illimités Canada, mais il était couvert d’une mince couche de glace à mon passage, et donc bien tranquille.

J’ai poursuivi ma randonnée, cette fois sur un sentier où l’on retrouve une longue passerelle de bois au-dessus d’un marécage. La passerelle est jolie et offre elle aussi une plateforme d’observation surélevée.

J’ai aussi emprunté le sentier Lookout, le sentier Old Homestead (où l’on retrouve les ruines d’une vieille résidence construite en 1840) et finalement le sentier Jack Henry Envirothon qui m’a ramenée au centre d’interprétation. Tout au long du parcours, j’ai été enchantée de trouver plusieurs tableaux d’interprétation qui partageaient de l’information sur la faune et la flore de la forêt, son histoire et les techniques d’aménagement forestier qui y sont utilisées.
Cette randonnée de 5 kilomètres a donc été extrêmement plaisante et intéressante, sans être très difficile. Et elle m’a rappelé que les randonnées hivernales ne sont pas si pénibles que ça…