J’avais particulièrement hâte de visiter l’aire de conservation Robert Graham près de Glen Stewart dans l’est ontarien. Après m’être concentrée à visiter les aires de conservation à Russell et à Crysler dans les dernières semaines, j’avais envie de découvrir un endroit un peu plus loin des centres urbains, de me perdre sur un vrai sentier en forêt et de faire une randonnée qui dure plus que quelques minutes. L’aire de conservation Robert Graham, avec sa forêt de 140 acres, semblait l’endroit parfait pour ça.
Et les étoiles semblaient être bien alignées pour moi parce que quand je suis arrivée à l’aire de conservation, il n’y avait aucune autre voiture dans le stationnement. Je savais que j’allais avoir la forêt à moi toute seule.

Après m’être émerveillée devant le tapis de trilles blancs qui m’a accueillie au début du sentier, je me suis cependant rapidement rendu compte que la randonnée n’allait peut-être pas être de tout repos. Le sentier était boueux et de larges sections étaient recouvertes d’eau.

L’aire de conservation Robert Graham est la toute première propriété qui a été acquise par la Conservation de la Nation Sud, l’office de protection de la nature qui se charge de protéger et de restaurer les terres dans le bassin versant de la rivière Nation, dans l’Est ontarien. Depuis 1962, l’organisme se charge de gérer la forêt selon les normes nationales, c’est-à-dire de l’éclaircir et de planter des arbres afin d’assurer la survie de sa biodiversité.
L’organisme y a aussi aménagé des mares printanières, des dépressions peu profondes qui accueillent les eaux de ruissellement au printemps et qui servent ainsi d’habitat à différentes espèces de plantes et d’amphibiens.
J’aurais trouvé le tout vraiment charmant si je n’avais pas eu l’impression que le sentier était lui-même recouvert de mares printanières. Ma randonnée est rapidement devenue une véritable course à obstacles alors que j’ai essayé de progresser sur le sentier tout en évitant de mouiller mes pieds. De plus, pour la première fois de la saison, les moustiques faisaient leur apparition. Joie.

Le site web indique que la forêt compte plus de six kilomètres de sentier, mais la boucle que j’ai parcourue a été un peu plus courte (environ 4 kilomètres). Peut-être que j’ai manqué un embranchement comme j’étais tellement concentrée à regarder là où je mettais les pieds. Peut-être qu’une portion du sentier est disparue sous une mare printanière. Qui sait?

Je suis revenue au stationnement les pieds mouillés et les jambes recouvertes de boue, mais étrangement vraiment satisfaite de ma randonnée. Difficile de se plaindre lorsqu’on se retrouve complètement seule sous les grands pins, avec pour seule musique le chant des oiseaux et le bruit du vent dans les branches. J’avais envie d’une vraie randonnée en pleine nature, et j’ai véritablement été servie!

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