Je suis une piètre touriste. Lorsque je suis passée par Barcelone il y a quelques mois, je n’ai pas visité la Sagrada Familia, ni le parc Güell, ni la Casa Milà. Je n’avais pas réservé de billets d’avance et je n’avais pas envie de faire la file. De plus, je n’aime pas trop les foules et les endroits bondés, et j’ai préféré m’évader sur les sentiers du Parc Natural de la Serra de Collserola plutôt que de visiter l’une des attractions touristiques phares de la ville.
Mais comme Gaudí est l’enfant-chéri de Barcelone, j’avoue que je me sentais un peu nulle de passer par la ville sans voir l’une des œuvres de l’architecte catalan. À la dernière minute, j’ai finalement décidé de visiter le Palau Güell, l’un des premiers ouvrages majeurs de Gaudí.

Antoni Gaudí est un architecte catalan reconnu pour son style moderniste particulier. Au début de sa carrière, il a attiré l’attention d’Eusebi Güell, un riche industriel de Barcelone, qui est devenu son mécène et lui a commandé divers projets.
Parmi ceux-ci, le Palau Güell, qui devait servir de résidence familiale à Güell. Construit entre 1886 et 1891, le palais est situé sur une rue adjacente à la Rambla et Gaudí a dû composer avec un terrain exigu situé en plein centre-ville de Barcelone. Pour ce faire, il a introduit de nouveaux concepts d’espace et de lumière, faisant du Palau Güell une résidence qui sort de l’ordinaire.

L’intérieur du Palau Güell est sombre et quelque peu austère, mais la richesse des détails dans chaque pièce est impressionnante. Le vestibule central, autour duquel est construit la résidence, vaut à lui seul le détour. D’une hauteur de quatre étages, il est surplombé d’un dôme parabolique où de petites ouvertures laissent entrer la lumière et servent à la ventilation.
L’effet est saisissant, on a presque l’impression de se tenir sous un ciel étoilé…

Autour du vestibule central, s’articulent les pièces de la résidence. Bien que le Palau Güell fût l’une des premières œuvres majeures de Gaudí, on peut déjà apercevoir ce qui fera éventuellement la renommée mondiale de l’architecte : une attention aux détails minutieuse, l’intégration d’éléments décoratifs, l’utilisation de techniques comme la charpente, la céramique et la verrerie et l’utilisation de surfaces géométriques particulières.

La famille Güell a vécu pendant 20 ans dans la résidence, avant de déménager au parc Güell. La résidence a été préservée dans son intégralité et en 1984 le Palau Güell a été rajouté à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, en compagnie d’autres œuvres architecturales de Gaudí.
La visite se fait avec l’aide d’un audioguide (disponible dans plusieurs langues). L’audioguide est particulièrement utile parce qu’il y a tellement de détails dans chaque pièce que certains pourraient facilement passer inaperçus. Je ne m’y connais pas tant que ça en architecture, la visite a donc été hautement informative.
Le tout se termine par ce qui est sans doute le clou du spectacle : une visite sur les toits du palais, où trônent 20 cheminées typiques du style de Gaudí. J’ai eu de la chance, j’ai pu me balader presque seule entre ces grandes cheminées colorées alors que le soleil se couchait sur Barcelone.

Point positif de plus pour moi : il n’y avait pas de file d’attente à l’entrée au moment de ma visite et le billet d’entrée coûte la moitié moins cher que le billet pour la Casa Milà ou la Casa Batlló. Une belle façon pour moi d’explorer l’univers de Gaudí sans avoir à faire face aux hordes de touristes!