Promenade en bord de mer à Tamsui

J’ai adoré Taipei. La ville n’est pas la plus jolie, mais les gens y sont accueillants, la bouffe y est excellente et le transport en commun est extrêmement efficace et facile à utiliser. Mais surtout, ce qui m’a le plus enchantée, c’est qu’il suffit de sauter dans le métro pour se retrouver à des années-lumière de l’effervescence de la ville.

Un dimanche matin, par une journée ensoleillée et extrêmement chaude, j’ai décidé de prendre le métro jusqu’à la dernière station de la ligne rouge, Tamsui (淡水). Tamsui est une banlieue de Taipei, située à l’embouchure du fleuve du même nom. Bien que l’on puisse voir la ville au loin, ici, l’air sent la mer, le rythme est plus lent et le cri des cigales est strident.

Tamsui
La pêche est bonne?

Une fois hors du métro, j’ai suivi la promenade le long de la rivière. De l’autre côté, on peut voir le district de Bali, auquel il est possible d’accéder via un traversier qui part justement de Tamsui. Mais moi, j’ai décidé de me concentrer de ce côté-ci de la rivière, parce qu’en plus de son bord de mer Tamsui a aussi quelques endroits historiques qui méritent le détour.

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J’ai tout d’abord mis le cap vers le fort Hobe. Après la guerre entre la Chine et la France dans les années 1880, le gouvernement chinois a décidé qu’il fallait renforcer les défenses maritimes de Taiwan, et Tamsui, en raison de son emplacement stratégique, fut choisie pour construire un fort. Le fort Hobe a été complété en 1886.

Fort Hobe
L’entrée du fort Hobe

Comme le fort Hobe n’a finalement jamais vu d’action en temps de guerre (à part avoir servi de lieu d’exercices militaires pour l’armée impériale japonaise), il est encore en relativement bon état aujourd’hui. Il a été restauré en partie pour lui redonner son apparence d’antan, bien que des recherches archéologiques ont encore lieu présentement pour savoir à quoi ressemblaient exactement les bâtiments dans sa partie centrale.

Fort Hobe
À l’intérieur du fort

Le fort Hobe se visite plutôt rapidement, comme la plupart de ses salles sont vides et qu’il y a peu de panneaux explicatifs (bien que l’employée à l’accueil m’ait remis un dépliant avec la description des lieux en anglais).

Après, avoir fini de visiter le fort Hobe, j’ai pris quelques minutes pour arrêter au sanctuaire pour martyrs de la ville Nouveau Taipei, situé juste à côté. Le sanctuaire est justement dédié aux victimes de la guerre Chine-France et est situé sur un ancien terrain de bataille de cette guerre. Le parc est beau et paisible, et j’y étais curieusement la seule personne en ce dimanche matin.

Tamsui
Il y a pire endroit pour prendre une pause

J’ai ensuite mis le cap sur l’autre fort de Tamsui : le fort San Domingo. Un fort au nom espagnol à Taïwan? C’est que l’Espagne était présente à Taïwan au 17e siècle afin de tenter de tirer profit du commerce avec la Chine et elle occupait la région de Tamsui. Les Espagnols ont construit un fort, mais les Néerlandais, aussi présents à Taïwan à la même époque, s’en sont emparé en 1642. Ils ont expulsé les Espagnols, ont rasé le fort, puis en ont construit un nouveau au même emplacement, qui est celui que l’on peut visiter encore aujourd’hui.

Dans son histoire rocambolesque, le fort a appartenu par la suite aux Chinois, aux Britanniques, aux Japonais, aux Australiens et aux Américains, avant que Taïwan ne récupère l’édifice, le restaure et l’ouvre aux touristes.

Fort San Domingo
Vestiges de l’époque coloniale complexe de Taiwan

Et des touristes, il y en avait beaucoup lorsque je suis passée. La visite a donc été moins tranquille que celle du fort Hobe, mais le bâtiment est joliment restauré (on pourrait facilement se croire transporté en Europe) et il y a plusieurs descriptions, en chinois et en anglais.

Après cette visite je suis tranquillement retournée vers le métro, passant cette fois par la vieille rue principale de Tamsui. Boutiques de tout genre, bouffe de rue (surtout des fruits de mer), escaliers colorés, art urbain, Tamsui a tout de la parfaite bourgade qui permet de s’évader de la grande ville. Et je sais que je n’ai fait qu’effleurer une partie de son histoire et des endroits à visiter qu’elle recèle. Ce sera pour une autre fois…

Tamsui
Italie? Espagne? Non, Tamsui!

Il y a une carte à la station de métro Tamsui qui indique l’emplacement des forts Hobe et San Domingo. Le fort Hobe (le plus loin), est à 2,5 km de la station. San Domingo est en chemin. Il est possible d’acheter un billet commun pour les deux attractions (qui donne aussi accès à la maison historique de l’agent douanier de Tamsui, que je n’ai pas visitée).

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