Je reviens tout juste de Cuba où j’allais pour la première fois. J’y ai passé une semaine, surtout pour oublier l’hiver canadien et profiter de la chaleur. Mais comme Cuba ne se limite pas qu’à ses tout-inclus et à ses plages, j’en ai surtout profité pour explorer quelques-unes des villes coloniales du pays, en particulier Trinidad, que je rêvais de voir depuis longtemps.
Trinidad est située sur la rive sud de Cuba, 300 kilomètres à l’est de La Havane. Avec la mer des Caraïbes et les montagnes de la Sierra del Escambrey en arrière-plan, Trinidad a tout pour plaire, quoique ce n’est pas la nature luxuriante des environs qui fait sa renommée. Trinidad est surtout reconnue pour son architecture coloniale bien préservée, qui lui donne des airs de musée à ciel ouvert.

La ville de Trinidad a été fondée par les Espagnols en 1514, mais c’est vraiment au 17e et 18e siècle qu’elle a pris son essor. Sa situation géographique particulière (près de la mer des Caraïbes et loin des autorités coloniales à La Havane) en a fait tout d’abord un repère important pour le marché illégal des esclaves, puis une plaque tournante pour le marché du sucre. Au début du 19e siècle, Trinidad produisait le tiers du sucre de Cuba.
Puis en 1850, le boom a pris abruptement fin. Les plantations de sucre ont été dévastées lors des guerres de l’indépendance et les riches propriétaires sont partis vers d’autres villes. Et comme Trinidad était relativement isolée du reste du pays, la ville est tombée dans une longue léthargie.
À Trinidad, on a donc l’impression que le temps s’est arrêté il y a 150 ans. La ville a conservé ses somptueuses demeures coloniales, ses rues pavées et ses bâtiments colorés. Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1988, Trinidad vit aujourd’hui principalement du tourisme.

Si, comme moi, vous n’avez qu’une journée pour explorer la ville, voici quelques incontournables pour une visite réussie.
Plaza Mayor
Toute visite de Trinidad doit commencer par la Plaza Mayor, cette place publique située au cœur du vieux quartier. Autour de la Plaza Mayor, on retrouve plusieurs des demeures coloniales ainsi que l’église de la Santissima Trinidad.
Ce qui m’a le plus frappée, c’est le fait que cette magnifique place publique était relativement déserte la journée où nous y sommes allés. Bien qu’elle soit une destination touristique populaire, Trinidad est aussi parfois bien tranquille, ce qui m’a beaucoup plu.

Museo de Arquitectura Trinitaria
Si l’architecture vous intéresse, ce petit musée situé sur la Plaza Mayor vaut une visite. Établi dans l’ancienne résidence d’une des riches familles de Trinidad, le musée donne un aperçu de l’architecture et des éléments décoratifs utilisés dans la construction des bâtiments coloniaux de la ville. On y retrouve même la toute première douche avec eau courante installée à Cuba.
Les panneaux explicatifs sont presque tous en espagnol, mais il est possible de demander si un guide sur place parle anglais. À noter aussi que si vous avez l’intention de prendre des photos, il faudra payer un surplus de 5 CUC.

Museo Nacional de la Lucha Contra Bandidos
Installé dans l’ancien couvent de San Francisco de Asis, ce musée est consacré à la lutte antirévolutionnaire. Dans son jardin tranquille qui accueillait auparavant des religieuses, on retrouve maintenant des véhicules blindés et des mitraillettes.
Mais, il faut l’avouer, la plupart des touristes ne visitent pas ce musée pour en apprendre plus sur l’histoire révolutionnaire de Cuba. Ils y viennent plutôt pour monter toutes les marches menant au sommet du fameux clocher jaune, qui offre une superbe vue sur Trinidad et les montagnes de la Sierra del Escambray.

Casa Templo de Santería Yemayá
La Santería est une religion née à l’époque de l’esclavagisme. Basée sur certaines croyances provenant d’Afrique de l’Ouest auxquelles on a ajouté des éléments de catholicisme, la Santería est encore pratiquée à Cuba. Ce petit temple à Trinidad est consacré à Yemayá, déesse de la mer.
Nous sommes tombés sur ce bâtiment un peu par hasard et bien que nous nous sommes arrêtés pour prendre une photo, j’avoue que nous avons été un peu trop intimidés pour y entrer.

Museo Histórico Municipal
Si vous n’aviez qu’un seul endroit à visiter à Trinidad, il faut que ce soit ce musée. Musée principal de la ville, le Museo Histórico Municipal est installé dans un manoir ayant appartenu à un riche propriétaire de plantations de sucre allemand. Plusieurs pièces donnent un aperçu de la décoration somptueuse d’autrefois.

D’autres pièces présentent un mélange hétéroclite d’objets illustrant différents pans de l’histoire de Trinidad, allant de l’époque de l’esclavagisme à la révolution des années 50. La majorité des explications sont en espagnol, quoiqu’on y retrouve ça et là des panneaux dans un anglais approximatif.
Mais le clou du spectacle est la vue offerte du haut de la tour à trois étages du musée. On y accède par des escaliers bancals et étroits (la claustrophobique en moi n’a pas apprécié la montée) et on est récompensé par ce qui est sans doute l’image carte postale de Trinidad.

Au-delà du quartier historique…
Il y a bien plus à voir et à faire à Trinidad que les quelques endroits que je viens d’énumérer. On retrouve au sud de la ville la Playa Ancón, qui est, semble-t-il, la plus belle plage sur la côte sud de Cuba. De Trinidad, il est aussi facile d’accéder aux montagnes de la Sierra del Escambray, qui comptent quelques sentiers de randonnée. Mais pour nous, ce seront des endroits à explorer une autre fois!

J’ai bien failli choisir Trinidad pour mes dernières vacances! Il y a tant d’endroits magnifiques à Cuba que ça devient difficile de tout voir. Mais j’épingle ton article pour une prochaine fois. À sa lecture, je crois bien que la ville me plairait énormément!
Bien d’accord, il y a tellement d’endroits à découvrir dans ce pays! Moi j’ajoute Santiago de Cuba pour une prochaine fois! 🙂