J’ai une confession à faire : j’ai beau avoir visité les Laurentides de nombreuses fois, je n’étais encore jamais allée à Tremblant. En fait, je suis déjà passée par les environs de Mont-Tremblant (j’y ai visité le très joli Domaine Saint-Bernard l’hiver dernier) et j’ai déjà fait de la randonnée dans le parc national qui porte le même nom, mais je n’étais encore jamais allée au fameux centre de villégiature.
Et pourtant, Tremblant est une destination touristique populaire, prisée par des visiteurs du monde entier, venus y profiter de sa station de ski, de ses festivals et de ses nombreuses activités de plein air. En fait, c’est un peu pour ça que j’ai l’ai évité pendant si longtemps. Je n’aime pas particulièrement les endroits trop touristiques et je craignais qu’on n’y trouve pas la même tranquillité que sur d’autres sentiers de la région.
Mais pour moi qui aime tant les montagnes, ça commençait à me sembler un peu incongru que je continue à bouder ce qui est sans doute la montagne la plus populaire du Québec. Et comme il n’y a rien de plus classique que d’aller admirer les couleurs d’automne à Tremblant, j’ai finalement décidé de m’y rendre par une belle journée d’octobre.

Arriver tôt m’aura permis d’avoir les rues du mignon centre de villégiature à presque moi toute seule, je me suis aussitôt sentie charmée et je me suis presque laissé tenter par la crêperie et les boutiques touristiques.
Mais j’étais d’abord et avant tout venue avec l’intention de me rendre jusqu’au sommet du mont Tremblant. Et pas en utilisant la télécabine, pour laquelle les visiteurs commençaient tranquillement à faire la file. Non, j’avais plutôt l’intention de m’y rendre en utilisant l’un des nombreux sentiers sur la montagne. J’avais décidé que je commencerais tout d’abord la montée en empruntant le sentier des Caps.

Il paraît que le nom du Mont Tremblant vient des Algonquins-Weskarinis qui appelaient la montagne Manitonga Soutana (montagne tremblante) et qui la considéraient comme un lieu sacré qui tremblait à chaque fois que quelqu’un troublait les lois de la nature.
Je n’ai pas vu la montagne trembler, en fait, j’ai trouvé son sentier très paisible dès les premiers mètres. La montée via le sentier des Caps se fait sur le flanc sud de la montagne. Ce sentier étroit et escarpé me semblait à des années-lumière des rues touristiques et achalandées du centre de villégiature, ce qui m’a agréablement surprise.

La montée se fait tout d’abord tout en douceur le long du sentier des Caps. Un court détour m’a permis d’aller admirer une jolie chute, puis j’ai croisé une autre petite chute un peu plus loin, le long du sentier. Avec les couleurs d’automne, c’était tout simplement magnifique.

La montée a commencé à se faire un peu plus intense après le premier kilomètre. Le sentier était un peu plus rocheux et boueux par endroits, mais rien de trop difficile à mon avis. Surtout que cette montée m’a éventuellement menée à un détour vers un premier point de vue, où le paysage coloré m’a presque semblé avoir des airs de carte postale.

La montée s’est poursuivie par la suite, parfois sur un sentier large et enroché, d’autres fois à même certains escarpements rocheux. Ça m’a surprise à quel point la forêt était tranquille. J’ai croisé quelques randonneurs, mais la majorité du temps, j’étais complètement seule, me permettant de savourer pleinement le moment.

Le sentier s’est aussi mis à traverser des pentes de ski à quelques reprises. Lorsque c’était le cas, ça me permettait d’obtenir une vue du paysage, au-delà de la montagne. Mais j’ai aussi remarqué que des nuages semblaient couvrir le sommet. J’ai espéré que ce n’était qu’une impression, ou que ça se dégagerait par le temps que j’y arrive.
Mais au fur et à mesure que je me rapprochais du sommet, j’ai constaté que le brouillard semblait effectivement s’épaissir. Moi qui avais pu profiter d’une jolie journée ensoleillée jusqu’à ce point, j’ai soudainement eu l’impression d’entrer dans un autre monde.

L’arrivée au sommet s’est donc faite dans le brouillard. Je ne pouvais absolument rien voir du paysage, donc j’avoue avoir été un peu déçue. Sans doute pas autant que la foule de touristes qui y était monté via les télécabines, et qui semblait visiblement attendre que la vue se dégage.

À une élévation de 875 mètres, le sommet du Mont Tremblant (le pic White) est l’un des plus élevés de la région. Un sentier (le sentier des Sommets), le relie aux autres sommets du massif, donc le Pic Johannsen, le sommet le plus élevé des Laurentides (et que j’ai atteint il y a quelques années via le sentier Toit-des-Laurentides).
Mais plutôt que de poursuivre ma randonnée, j’ai décidé de prendre une pause au casse-croûte qu’on trouve au sommet. Je m’y suis réfugiée, à l’abri du vent et du froid, avec une bonne pâtisserie, et j’ai décidé d’attendre un peu moi aussi, pour voir si le brouillard finirait par se dégager.
Mais j’ai attendu en vain, et quand j’ai réalisé que le brouillard ne semblait pas sur le point de se lever, j’ai décidé de commencer tranquillement à redescendre. J’ai décidé cette fois d’emprunter le sentier Grand Brûlé.

Comme le sentier des Caps, le sentier Grand Brûlé était rocheux, escarpé, et boueux par endroits. Et comme pour la montée, à mesure que je descendais, j’ai eu l’impression de sortir peu à peu du brouillard, et de retrouver le beau ciel bleu d’automne.

J’ai aussi commencé à croiser de plus en plus de randonneurs. Et plus je descendais, plus ils étaient nombreux. Ce qui est normal, compte tenu de la popularité de l’endroit, et le fait que j’y étais par une jolie journée d’automne. Mais comme le sentier est plutôt étroit et escarpé, j’ai dû m’arrêter à quelques reprises pour laisser passer des groupes de randonneurs.
Heureusement, il y avait quelques points de vue sur le paysage, ce qui m’a réconciliée avec le fait que je n’avais rien pu voir à partir du sommet.

J’ai éventuellement regagné le centre de villégiature, et j’ai presque eu un petit choc. Il y avait tellement, tellement de monde. Je me suis félicité d’être arrivée assez tôt pour pouvoir profiter d’un peu de tranquillité.
En tout, ma randonnée a totalisé 12,3 kilomètres, avec un dénivelé vertical d’environ 700 mètres. Je n’ai peut-être pas eu de vues au sommet du Mont Tremblant, mais je peux maintenant dire que j’ai visité cet endroit populaire! Et puis, comme on y trouve de nombreux autres sentiers, ça me donne une bonne excuse pour revenir un jour!
Ça donne envie ce beau paysage 👌
Avec les couleurs d’automne, c’était tout simplement magnifique! 🙂